J'aime la musique, mais je n'arrive pas à en parler (sûrement pour cause de meilleure jouissance), c'est pourquoi je donne la parole à Caro qui a la critique acerbe, mais toujours justifiée. Retour sur la We Love d'hier soir...à partir de minuit.
Cette
semaine, un vent d’électro souffle sur la capitale. Entre la We love Dynamo et
le Weather festival pour les plus téméraires, l’extase musicale peut durer
jusqu’à 5 jours. Les festivités ont donc commencé hier sous la nef du Grand Palais.
Je suis arrivée là bas vers minuit et j’ai pu voir se succéder, sous l’œuvre de Xavier Veilhan, James Holden, Matador et Ben Klock.
Je ne m’attarderai pas sur la
prestation du premier qui a été plus que décevante. Les sons choisis ne
s’accordaient pas avec le lieu. Ce set n’était pas « propre », on se
retrouvait plongé dans le flou et on ne comprenait pas où le DJ voulait nous
amener. Sur la fin, on a même cru qu’il voulait voir le public s’endormir…
Ajoutez à ça quelques transitions pas très bien calées et vous comprendrez mon
désappointement.
Heureusement, à 1h30, Matador est arrivé. Sa musique semble
avoir été faite pour ce lieu magique qu’est le Grand Palais, tout comme la
sculpture qui se trouvait au dessus de nos têtes. L’œuvre de Xavier Veilhan et la
musique de l’Irlandais semblaient se répondre et se compléter. Les sonorités
aériennes et rondes rappelaient des bulles ou des ballons de baudruche en
pleine ascension ; le rythme soutenu donnait, quant à lui, une envie folle
de danser. De plus, si je devais donner une couleur à la musique de ce membre
éminent de Minus, je choisirais indéniablement le bleu et c’est justement une
lumière bleutée qui nous a enveloppés toute la soirée. Malheureusement, ce pur
moment de plénitude musicale et visuelle fût bien trop court (1h à
peine) ! J’ai tout de même une critique à émettre concernant Matador qui a
longtemps fait partie de mes DJs favoris : il ne se renouvelle pas assez.
Ce sont les mêmes sons (formidables) qui reviennent lors de tous ses sets. Et même
si il est très agréable d’entendre Klay, Kenekt et Lamana, on aimerait parfois
découvrir de nouvelles choses…
Enfin à 2h30, le pape de la
techno : Ben Klock est arrivé. Bien évidement, je ne vais pas remettre en
cause le talent et le savoir faire de ce maître berlinois, mais sa musique ne
s’adapte pas au Grand Palais. Comme les autres membres d’Ostgut Ton, sa musique
reflète avant tout un lieu : le Berghain. Et ce monstre de béton et d’acier est aux antipodes du
monument parisien. Au Berghain, on est sous terre alors qu’au Grand Palais, on
s’envole, le verre remplace le béton et le seul point commun à ces deux
bâtiments est l’acier. On comprend donc facilement que la techno industrielle
et puissante de Ben Klock ne s’adapte pas bien au Grand Palais. Les sonorités
sont pointues et tranchantes alors qu’il faut de la rondeur. Il y a eu
néanmoins quelques moments d’extase lorsqu’une basse bien lourde semblait
former une bulle grandissante qui finissait par emplir tout l’espace.
Pour
résumer, ce fût une soirée de qualité mais les DJs auraient du être choisis
plus pour leur art que pour leur notoriété… Mais qui, aujourd’hui, est plus
rentable que Ben Klock dans une soirée techno ?
A voir aussi dans la Critique de Caro : Psyk au Rex le 24 mai
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