mercredi 15 mai 2013

Surconsommation : déraisonnable raison de vivre


Quand je pense à la surconsommation, je pense à la dimension quantitative : et du nombre de choses consommées, et de la consommation d’une seule chose. Tout, beaucoup, en gros.

Certaines personnes sont de vraies fourmis, dégagent un réel plaisir à économiser, à passer des journées sans dépenser 1€, et je les comprend. Une grande satisfaction peut en être tirée. Mais une autre catégorie de personnes jouit bien plus du contraire. L’argent leur brûle les doigts, il faut le dépenser et toujours avoir quelque chose à consommer (à court ou long terme).

Je me permet d’en parler car c’est mon cas et, sans vouloir faire de la psychologie à deux balles, il y a sûrement moult explications à cette folie des grandeurs qui pèse lourd sur mon découvert.
Impossible d’économiser, impossible de rentrer dans une boutique sans rien acheter, impossible de ne prendre qu’un seul verre au bar, impossible de ne pas prendre de dessert-même-si-j’ai-plus-faim… Bref, la consommation, c’est la vie. Consommer, par définition (pensez au feu), c’est détruire, disparaître. Alors consomme-t-on pour détruire notre vie par procuration ? Ou par peur de ne plus exister ?

D’ailleurs, l’expression « l’argent nous brûle les doigts » doit avoir un rapport avec cette combustion de biens. Peut-être avons-nous peur de l’argent (qui brûle vraiment, qui sait ?) et voulons le transformer en consommable et donc littéralement le dilapider ? Non, je ne pense pas avoir peur de l’argent, sinon, une fois, dépensé, je n’en voudrais plus, or c’est loin d’être le cas.

La plupart des gens qui souffrent de surconsommation (j’ai maintenant décidé que c’était une maladie) consomme particulièrement des biens éphémères, qui se consomment en une seule fois (des cigarettes, des bonbons, des boissons…), sûrement pour pouvoir acheter plus.
Les personnes fourmis achèteront plus couramment des biens durables, voire rentables. Forcément, elles, elles ont pu économiser !

Le merchandising a bien entendu cerné le potentiel surconsumériste de beaucoup d’entres nous, c’est pourquoi les objets de petite valeur se trouvent à côté des caisses, on appelle ça l’achat d’impulsion. Le besoin n’existait pas mais la vue de l’objet en question le crée. Ce n’est pas cher, petit, joli et puis j’en ai déjà pour 50€ de courses alors 2€ de plus… C’est comme ça que je suis devenue accro aux tic-tac alors que je pensai ne pas aimer ça. En plus de m’inventer des besoins, je m’invente carrément des goûts. Effrayant.

Je vais volontairement éviter le paragraphe sur la société de consommation, nous sommes tous au courant. Je me sens souvent comme une société de consommation à moi toute seule d’ailleurs. J’en suis totalement consciente et j’accepte complètement de parfois me faire avoir par un packaging et/ou une impulsion. Je trouve ça même agréable, de consommer pour consommer.
Je pousse le vice encore plus loin en avouant que je suis incapable de jeter (même des flyers ou des étiquettes de vêtements découpées parce qu’elles grattaient), imaginez donc l’état de mon habitat : une surconsumériste incapable de jeter, il faut peut être que je consulte. Être ou avoir, je choisis avoir. Que c’est triste. Bon en attendant, je paye ma tournée ! 

Le meilleur remède aux choix difficiles : ne pas choisir

1 commentaire:

  1. Et bien, tu n'es pas seule!
    Je croyais qu'il n'y avait que moi qui gardais les Flyers (même de soirées où je ne suis pas allé)
    Chroniquement votre, Gomar.

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