Après
avoir lu différents papiers du côté de Maïa Mazaurette récemment, Jooks ou Vice
plus anciennement, après avoir entendu de nombreux témoignages plus ou moins
heureux et questionnements plus ou moins saugrenus, je me suis dit qu’il
fallait que moi aussi je participe à ce débat du cul puisque tout ce que je lis
me semble incomplet. On dirait bien que c’est une tendance, non pas de
pratiquer, mais de parler de sodomie. C’est une bonne chose mais ce n’est pas parce que
tout le monde en parle que c’est obligatoire (première chose). Cet article est écrit par une femme hétérosexuelle et
s’adresse plutôt aux couples hétérosexuels, même si je suis persuadée que nous
avons tous sensiblement le même anus, je préfère parler en connaissance de
cause.
La petite histoire de la sodomie
Comme
chacun sait certainement, la sodomie ne date pas d’hier ; les traces
(roh !) les plus anciennes remontent à la Grèce Antique et à la Rome
Antique. Cet acte était pratiqué entre un homme plus âgé (le maître, actif) et
un plus jeune (l’élève, passif) et tout ça était considéré comme une
transmission de savoir. Bah oui bien sûr ! Voilà éventuellement l’une des
raisons qui pousse nos hommes à partir en chasse du sombre trou : nous
apprendre des choses ! Ensuite, les Celtes et les Gaulois ont repris le
relais tout naturellement. Certains couples hétérosexuels partageaient même
leur couche avec un jeune éphèbe, tout allait bien. Arrivé au Moyen Âge, ça se
complique et l’Eglise condamne l’ensemble des pratiques dites « non
reproductives », TOUTES appelées « sodomie » à l’époque. Même le
coït interrompu est interdit, mieux valait avoir la forme donc. Avec le temps, ça ne s’arrange pas, « péché abominable », torture, bûcher, prison à
vie, bannissement, etc. Sachez que la France est assez avant-gardiste sur le
sujet puisque la sodomie disparaît du Code pénal en 1791, merci Robespierre.
Alors qu’au Canada par exemple, la loi est révoquée en 1969 ! Et bien sûr,
aujourd’hui encore, quelques états des Etats-Unis ainsi que l’Inde, entre
autres, bannissent la pratique.
La formidable histoire biologique de la sodomie
Comme
chacun ne sait pas forcément, la pratique de la sodomie a été très sérieusement
étudiée par des neuro-biologistes. Leurs conclusions sont assez fascinantes. Ils
ont voulu aller un petit peu plus loin que le « vice moral » ou
« dérèglement de l’instinct sexuel ». Au début de ces recherches (18ème
siècle), tout portait à croire au caractère anormal de la chose : hall de
sortie du tube digestif, l’anus n’a aucune fonction reproductive. De plus, tout
notre corps est hormonalement programmé pour attirer un pénis dans un
vagin : phéromones sexuelles, lubrification vaginale, capteurs multiples,
etc. Autant d’éléments qui devraient naturellement amener à un coït dit reproductif.
(Je précise que la plupart de ces études ont été menées sur des rongeurs…).
Heureusement, beaucoup plus tard, au début des années 2000, la relève des neuro-biologistes –qui a très certainement pris quelques doigts entre temps- démontre
qu’au cours de l’évolution, la sexualité s’est progressivement dissociée des
cycles hormonaux. En clair, nous ne baisons plus par réflexe naturel de
reproduction (comme la plupart des animaux) mais…pour prendre du plaisir.
Whaaat ? Je me moque mais scientifiquement, les mecs ont découvert que
notre système nerveux avait évolué et que le système cognitif de récompense
était devenu majeur dans nos rapports sexuels. C’est-à-dire que nous cherchons
la jouissance, le plaisir érotique et non plus la reproduction. Je sais que
vous le savez mais là c’est dans notre cerveau, dans notre programme, notre
ADN, nos gênes, je trouve ça assez dingue puisqu’apparemment ce n’était pas le
cas avant. Bref, pour arriver à cet orgasme tant recherché, il faut stimuler des zones érogènes
dont l’anus fait partie.
L’anus de A à S
L’anus
est l’orifice terminal du tube digestif ; sa principale fonction est
d’évacuer périodiquement les résidus de la digestion, le caca donc. L’anus est
érogène mais pas forcément spontanément. Chez l’homme, c’est la prostate qui est
stimulée et chez la femme, c’est la sensation de va-et-vient qui peut procurer
du plaisir. Il ne secrète pas de lubrification naturelle. Cette phrase est très
importante, merci.
L’ouverture
de l’anus est contrôlée par le muscle nommé sphincter. Il peut être blessé par
une pénétration trop brutale ou dilaté à l’aide d’exercices d’assouplissements
(comprenez, préliminaires crescendo).
Maintenant
que vous savez tous ce qu’est un anus et que vous connaissez l’idée de la
sodomie dans les mœurs, passons aux choses pratiques.
Le moment pour en parler
La
question est d’abord : faut-il en parler ? La réponse : oui si
vous êtes en couple ; non, pas forcément lorsque vous venez de ramener une
fille dans votre chambrée et que vous ne comptez pas lui servir de petit
déjeuner. En gros, si c’est un coup d’un soir alcoolisé, vous risquez de briser
la spontanéité et le naturel du moment. Mais enfin chers messieurs, même si
vous n’en parlez pas, il est évident que la communication corporelle répond
vite et clairement à vos questions ! La demoiselle, sauf si elle est
attachée, saura se servir de ses mains pour vous rediriger vers le bon chemin.
Inutile donc d’insister. Car elle sait aussi se servir de ses mains pour
diriger l’engin vers l’anus, oui ça peut arriver. Et puis de toutes façons,
elle est normalement en capacité de prononcer le mot « non », oui,
sauf si elle est bâillonnée.
Et
donc, autre cas : le couple, oui il faut en parler. Au moins après un
essai raté. Vous n’avez qu’à lancer la classique discussion sur oreiller
« alors, tes fantasmes ? », sourire en coin, attendre qu’elle
pose la question en retour. Bien sûr, contrairement à la fellation, la sodomie
ne peut pas être une condition obligatoire au bon déroulé de votre relation. Si
elle ne veut pas, rien ne sert d’en reparler trop vite ou de tout de même
essayer. Laissez la réfléchir et décanter le sujet, il suffit qu’elle parle à une ou
deux copines averties pour finalement avoir envie d’essayer. Patience.
Patience |
Côté femelle, se préparer physiquement
Il
y a deux écoles. Celles qui veulent vraiment préparer le terrain et celles qui
optent pour l’improviste. Voici le paradoxe : la plupart des filles ont
peur de déféquer sur votre queue, clairement. Et pour éviter cela, il faut tout
simplement faire un lavement des intestins à l’aide d’une poire vendue en
pharmacie (vous pouvez dire que c’est pour vos oreilles au moment de l’achat)
juste avant le rendez-vous. Mais le problème, toute propre que l’on est, c’est
que le côté prévisible de la chose peut nous bloquer. Oui c’est compliqué.
L’une des meilleures préparations reste l’alcool à grands flots ou toute autre
substance déshinibante, et en général, c’est difficile à prévoir, c’est plus
comme un déclic, un « tiens, là je me sens d’humeur coquine car je ne suis
pas vraiment moi-même hihihi ». Et on ne va pas faire une pause lavement
entre deux verres de vin avant de passer au lit, ça casserait franchement
tout ! Bref, vous pouvez aussi faire un calcul : 10 heures séparent votre bouche de votre anus.
Ce crabe a besoin d'un lavement |
Et surtout, psychologiquement
La
sodomie est une affaire d’acceptation psychologique, de soumission morale et de
réception presque divine. Je parlais l’autre fois d’hypnose, eh ben c’est
presque pareil. Vous pouvez vous auto-hypnotiser juste avant la pénétration. Il
s’agit juste de redoubler de force d’auto-persuasion et se dire
« j’accepte de m’ouvrir, j’aime ça, je ne vais pas avoir mal », vous
pouvez être très convaincante vous verrez. Si vous avez peur (souvenez vous les
suppositoires ou le thermomètre), votre anus va se rétracter et plus un pet ne
pourra en sortir, ni rentrer, vous m’avez comprise. D’où le besoin d’alcool…
Votre nouveau mantra |
Côté mâle, la préparer psychologiquement
Il
faut un minimum se mettre à la place de la femelle. Si vous ne vous êtes jamais
fait pénétrer, réfléchissez-y deux secondes s’il vous plait. Voilà. Bon. C’est
quand même quelque chose ! Alors, lors de la discussion qui vous donnera
un éventuel go, il faut la rassurer. Bien sûr que vous arrêterez au moindre
stop, bien sûr que vous serez doux et tendre, bien sûr qu’un peu de matière
fécale ne vous écoeure pas DU TOUT. Faisons une pause sur ce sujet d’ailleurs.
Rendez-vous compte que ce genre d’accident est traumatisant. Pour vous, c’est
juste un tout petit peu dégoûtant, mais pour la femelle féminine, séductrice et
fière, ça la replonge à l’état de bébé au stade justement anal, où maman
ramasse tout, un stade de dépendance. C’est quand même une matière sensée être
réservée à la cuvette qui peut à tout moment se répandre sur votre corps aimé
et adulé. La honte quoi. Il faut juste en prendre conscience et la rassurer au
préalable.
Et surtout, physiquement
Les
sèches surprises sont complètement interdites. Là, on peut parler de
douleur ! Il faut y aller progressivement, souvenez-vous qu’un anus ne se
lubrifie pas tout seul, contrairement au vagin. Alors, langue, doigt,
lubrifiant, sont plus que bienvenus, ils sont obligatoires. Et pas qu’une
seconde. Ecoutez l’anus, sentez-le, aimez-le, montrez lui un peu de respect.
S’il vous dégoûte, pourquoi y mettre votre propre et joli pénis ? Il faut
assumer. Une fois la chose prête, continuez dans la douceur, allez-y
progressivement. Détail technique : limitez les va-et-vient complets. J’entends
qu’il faut éviter de se retirer complètement pour rentrer à nouveau. L’étape la
plus difficile pour la femelle est la pénétration en elle-même. Alors une fois
dedans, n’en sortez plus, elle vous remerciera. N’oubliez pas d’abuser du
lubrifiant régulièrement. L’engin sèche vite ! Et aussi, n’oubliez pas la
capote car il y a 10 fois plus de chances de contracter des MST avec un rapport
anal qu’avec un rapport vaginal. On peut être sérieux deux minutes ou pas ?
Et si je le précise, c’est que ce n’est pas clair pour tout le monde.
Bon, en résumé, pas mal de blabla, beaucoup de jaja et plein de doigts, et ça ira !
Sinon je ne comprends toujours pas pourquoi les mecs ont peur de nos menstruations alors qu'ils n'ont aucune peur concernant la pénétration d'un début de colon...
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