Je m’attaque
ici à une tâche pour le moins ardue puisque il s’agit de parler de mon DJ
préféré : Psyk aka Maan. Je pense que, plus une œuvre d’art nous touche,
plus il est difficile d’en parler car notre raison ne fonctionne plus, seuls
nos sentiments parlent. Je vais tout de même tenter de décrire le travail de
cet artiste.
Je pense que
la première chose qui frappe lorsqu’on écoute un set de Psyk, c’est la
puissance qui s’en dégage. Comme si les basses allaient puiser leur force au
plus profond des entrailles de la Terre. Pourtant, elles ne vous accablent pas,
au contraire, elles vous enveloppent et vous transportent.
Le son est
clairement noir mais on se complait dans ces ténèbres. Il y a quelque chose
d’attirant, de foncièrement nouveau qui éveille la curiosité et vous pousse à
écouter encore d’avantage. Car les sons de ce madrilène sont en général très
complexes et réglés au millimètre. C’est de la dentelle ! Un travail
exemplaire ! Ceci rend les choses extrêmement ludiques car on peut jouer
en se focalisant sur certaines lignes du son. Ceci explique qu’on puisse
écouter le même set presque indéfiniment sans jamais s’ennuyer.
La musique de
Psyk ne fais pas appel à notre cerveau ni même à nos jambes, elle fait appel à
nos entrailles. Après quelques notes à peine, une force invisible vous pousse à
danser, quoi que vous soyez en train de faire (ne pas écouter en
travaillant !). Vous éprouvez alors le désir de danser de toutes vos
forces, de dépenser toute votre énergie. Mais la puissance augmente et la
musique finit par battre le danseur. Mais cette défaite est agréable. C’est là
toute la magie de cet artiste : la dualité, l’ambigüité de son art où les
ténèbres sont joyeuses, belles, chaleureuses et porteuses d’espoir.
Après avoir
attendu plus d’un an pour le voir jouer à Paris, j’ai eu la chance de le voir
deux fois à Paris en un mois. La première fois a été au Batofar. Je garde un
excellent souvenir de cette soirée qui était dédiée au label de Psyk : Non
Series. Raffaele Attanasio, un autre membre du label, extrêmement talentueux,
était là aussi. Cette soirée a été très agréable. Outre la perfection musicale,
une bonne ambiance animait la salle. Quant à la soirée au Rex, je dois dire
qu’il s’agit d’une grande déception... Psyk jouait de 4h30 à 7h. A partir de
mon arrivée dans la boite à 2h, l’attente m’a paru longue car le travail des
deux DJ qui précédaient l’espagnol ne correspondait clairement pas à mes goûts
musicaux… Enfin à 4h30, Psyk commence son set. Musicalement parlant, ce fût
évidemment très bien. Mais… Pas exceptionnel. De 5h à 5h30 je n’arrivais pas à
percevoir de cohésion musicale. Il n’y avait pas cette progression logique qui
vous donne l’impression que le DJ vous raconte une histoire. Les morceaux
semblaient arriver de manière plus ou moins aléatoire, sans réelle
logique ; comme si le DJ n’appréciait pas vraiment la soirée… Et
malheureusement je pourrais parfaitement comprendre ça car au niveau de
l’ambiance, je n’ai pas ressenti d’ondes positives pendant cette soirée, au
contraire. A 6h30, il a, semble-t-il, été contraint de couper le son par la
très sympathique équipe du Rex. Mais cette soirée plus que moyenne ne change en
rien mon opinion à son sujet. Il reste pour moi le meilleur en terme de
son ! Et même si la qualité de la musique est bien entendu l’élément
central d’une soirée réussie, ça ne fait pas tout…
Source : Resident Advisor |
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