La Toussaint donc. Tous les ans, je fais la même
blague autour de la fête des saints. En 2010, j’ai du appeler un album
photo comme ça, en 2011, ce fût mon statut gueule de bois, en 2012, je devais
le hurler partout dans la soirée à coups de grands clins d’œil, en 2013, j’ai
décidé d’arrêter, même si l’envie de nommer mon article ainsi était forte.
Cette redondance de mauvais humour signifie bien une chose : à la
Toussaint, c’est toujours la teuf.
Et quelle teuf cette année ! Plus qu’une teuf, une
FÊTE ! Avec que des majuscules oui !
Cette appellation de FÊTE, tristement oubliée et souvent
bafouée, je l’attribue à la journée/soirée
OTTO10, qui a eu lieu vendredi
dernier à Bobigny. Poétique, amusant et décalé, leur positionnement éditorial
annonce déjà la couleur, leur punchline : «
la nuit, ça commence à
midi », suivi de l’after au Glazart : «
l’after, ça commence à
minuit ».
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L'une des nombreuses preuves de leur créativité : "Toute personne prise en flagrant délit de morosité sera remise aux forces de l'ordre" |
Malgré une météo très novembrale, quelques mille farfadets
ont franchi le périph ce week-end là pour se trémousser aux sons des artistes
du nouveau label
Platon Records. Le lieu, qui hébergeait jadis les
BP, se prête
déjà à de belles fêtes et la fine brochette qui compose la
OTTO10 Team a
tout donné. Il est 15h, je découvre l’espace outdoor : tente chill
agrémentée de jolis canapés, sièges colorés, bar jamais bondé, déco léchée,
cerceaux de hula-hoop à customiser ET piscine à boules (comme chez Ikéa ouais)
mais aussi un toit pour abriter la bande du
Camion Bazar, de joyeux lurons qui
enflamment tout sur leur passage, maniant le vinyle avec brillo et
commercialisant des accessoires de vraie fête avec rigolo. Je m’arrête ensuite
au stand de prévention de drogues qui propose petits prospectus informatifs,
pailles à rouler à usage unique, préservatifs, gels lubrifiants en libre
service… Une attention judicieuse, responsable et malheureusement trop rare.
Pour couronner le tout, les personnes derrière le stand étaient charmantes et
participaient volontiers à l’exercice du déroulage de capote sur bite en
plastique (oui, ils avaient pensé à tout !).
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Les brochures par type de drogues |
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La libellule qui tenait le stand |
15h30, le premier shot avalé
me chauffe la gorge, je réfléchis au piège qui se dresse devant moi : ne
pas oublier de nourrir son corps. Ben oui c’est bien sympa ces horaires-là mais
il faut remplir son estomac, on ne sait pas quand la soirée se terminera !
Ça tombe bien, un snack se tient devant moi. Je prends une barquette de frites,
j’appris plus tard qu’il aurait mieux fallu que je m’essaye à la crêpe, mais
tant pis, je me suis fait plein d’amis en redistribuant mes frites et j’ai été
amusée par la dame du stand, bonne gouaille, bonne poire et grande gueule, qui
avait déjà souligné le respect et le bon sens qui régnait parmi les fêtards.
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La dame des frites |
Bon, le tour du propriétaire est presque terminé, je me plais à découvrir
chaque détail qui compose ce tableau mais je continuerai plus tard car c’est Nu
qui joue ! Attention, il faut dire « Nou » et pas
« Nü », qu’il soit Chilien ou Allemand, on ne sait pas trop, dans les
deux cas, ça se prononce pareil !
Bref, ça se passe sous le chapiteau
principal, sorte d’arène enchantée qui rappelle un peu le Cabaret Sauvage, très
agréable à pratiquer et surplombée de mille accessoires magiques (notamment
cette forme immense et farfelue que je n’identifie que très tard comme étant
une boule de déguisements lâchée vers 18h, GÉNIAL non ?). Nu fait bien son
taf, installe l’ambiance, presque timide au début mais vite réchauffée par ses
sons ronds et psycho-tranquilles (je tente hein). Je regrette de m’être dit
« plus tard » à la vue du coin massages gratuits car je n’y suis
finalement jamais allée malgré de très bons échos. Non mais j’avais mieux à
faire, vous comprenez ! Ce fût une soirée socialement riche en ce qui me
concerne. Je me plaisais pendant un certain temps à prendre des gens qui
tenaient mes stickers en photo, puis à vérifier la solidité du bar sous le
poids de mon coude par rapport à une longue courbe temps, puis faire du saut en
longueur pour traverser les marées formées par la pluie, puis me perdre dans
l’arène, danser, sauter, vriller, déhancher –au passage, savez-vous que j’ai
rencontré le seul homme avec qui il ne me déplait pas de danser du rock sur de
la techno ?- retrouver des amis en fin de vie d’after, me faire pailleter
le visage, tester l’autre bar, sourire indéniablement à Denis et daigner
endiabler ma sérénité. Oui, ça veut (quasiment) rien dire, mais je suis
fatiguée !
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Oui, le bar était assez solide ! |
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Un homme à échasses qui aime mon blog |
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Ne me posez pas de questions |
À noter : la découverte de Feathered Sun, qui porte
bien son nom (soleil orné de plumes), composé de Nu, Jo Ke, Raz O’hara et Acid
Pauli (rien que ça), aussi beau à voir qu’à entendre mais aussi du pétillant
Issa Maïga aux tracks détonnantes.
Enfin, je n’oublie pas le duo
Nôze, toujours aussi efficace et endiablé. En conclusion, cette fête haute en
couleurs était l’une des plus belles réussites de l’année, et tout le monde est
d’accord ! L’amusement a retrouvé ses lettres de noblesse ce jour-là.
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D'autres belles lettres |
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"Le vestiaire c'est 1€ par tête de fellation. Pour payer plus, il faut coucher." |
Dans une ambiance de moins en moins noble, quelques
farfadets errants et moi-même nous sommes perdus au Rex, alors que tout le
monde poursuivait au Glazart. Pas de regrets tout de même, Sonja Moonear, je
voulais te voir, je suis venue, j’ai vaincu, puis j’ai vu, je suis ravie, même
si au bout de ma vie ! Oui, il y a de moins en moins de détails, allez
savoir, il faut que je pense à prendre des notes au fur et à mesure…
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Cette photo a été prise à Bobigny mais comme elle est floue... |
Le samedi fût ensuite inexistant.
Le dimanche, lui, redevint intéressant avec une « bobo
ballade » dans les hauteurs de Belleville suivie d’une sortie théâtre pour
le moins originale.
La pièce «
Les Rêves » se jouait pour la dernière
fois au théâtre de Belleville. J’y allais les yeux fermés et la main tendue,
vierge de toute information, si ce n’est qu’il s’agissait d’un mélange de
musique électronique et de théâtre contemporain à inspiration slave. « Ça
va être n’importe quoi » me disai-je. Que nenni ! Une heure de
représentation, 72 émotions différentes, la découverte d’un artiste extrêmement
talentueux, un spectacle d’un esthétisme envoûtant, de l’humour, du rêve
(forcément), de l’intrigue, de la peur, un vrai jeu d’acteurs… Alors oui, c’est
facile d’énumérer les choses comme ça, mais c’est aussi très difficile de
dépeindre la scène vécue. Si je m’essaye à l’exercice, sans regarder la
brochure : il s’agit de la représentation des rêves d’une jeune femme
physiquement perchée sur un trapèze, incarnés par 4 personnages, dont les histoires
se recoupent au fur et à mesure, nous faisant part de leurs peurs, leurs
philosophies, leurs histoires et leurs particularités (salive marron ou
gestation d’oiseaux par exemple) qui s’avèrent être celles de l’héroïne, mais
aussi et surtout, les nôtres, explicitement renvoyées par un jeu final de
miroirs très intéressant. Sans vouloir être négative, tout ça finit en
enfer !
Toute la scène est rythmée par les productions sonores hautement
qualitatives de l’artiste Ul
(son label ici) qui, j’en suis sûre, a de belles perspectives
devant lui ; de nombreux sons qui n’en font qu’un, progressifs,
« minimal », pointus et puissants, rappelant les sonorités de
mademoiselle Magda.
Pour conclure, Bobigny fût le théâtre d’un bonheur
sensationnel, inédit et addictif et Belleville et son théâtre à l’affût ôta
tout sens rationnel à mon dimanche après-midi.
Oui, je ferai des phrases plus simples la prochaine fois,
peut-être…
Ah, et coucou à mes amis virtuels que j’ai rencontré pour de
vrai. C’est beau de concrétiser des flux, OTTO a vraiment rassemblé la crème du
jubilé. Pour voir plus de concret de jubilé, allez jeter un oeil aux photos de Charlotte Gonzalez, qui a une page
ici mais qui a publié les photos
LÀ !
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Bobo ballade à Belleville - le O Paris |
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Bobo ballade à Belleville - Jour |
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Bobo ballade à Belleville - Nuit |
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Bobo ballade à Belleville - Le parc |
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Bobo ballade à Belleville - La photo Bobo |
Pour ceux qui se poserait des questions:
RépondreSupprimerhttps://www.facebook.com/YuriTheLion
Effectivement la OTTO10 etait d'une fraicheur et d'une drolerie bien trop rare dans teufs parisiennes.
Leur orga méritent un full support! Et des cascades de "merci!" et d' "encore!!".
Je suis ravie d'avoir croisé la route de Yuri Le Lion !
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