Il est 23h, nous venons d’essuyer 500 km et 7h de route
droite mais bouchonnée et nous avons déjà loupé 1 heure de la soirée
Innervisions au Trouw à Amsterdam. Voilà, le contexte est posé, les RTT
l’étaient aussi pour l’occasion. Du 16 au 21 octobre, le Amsterdam Dance Event
prenait place partout où il pouvait dans la capitale de la tulipe.
Plus qu’un simple festival ou événement festif banal, il
s’agissait là d’une conférence mondiale, agrémentée de soirées folles bien
entendu, mais aussi (surtout ?) de modules destinés aux professionnels du
secteur. Bref.
Le jeudi, notre dévolu s’était tout naturellement jeté sur
l’un des clubs les plus célèbres du coin : le Trouw, qui recevait Âme,
Dixon, Konstantin Sibold, Ten Walls et leurs copains.
À peine arrivés dans notre
appartement-vue-sur-lac-mais-en-banlieue-mais-cool, nous filons à l’est de la
ville pour pénétrer le temple hollandais de la musique électronique.
Dans la queue, locaux uniquement, ça fait du bien, longue
mais fluide, ça avance. Le bâtiment ne donne certainement pas envie, vu de
l’extérieur. On dirait un centre commercial des années 80, avec des néons
oranges immondes représentant des demi-flèches pointant l’entrée du club.
Finalement, il s’avère que c’est comme un fruit de la passion. Donc moche de
dehors et délicieux à l’intérieur.
Agencé avec de nombreux espaces, nous prenons pourtant
rapidement nos marques dans cet immense endroit, tout instinctivement. Très
haute de plafond, l’entrée est aussi super éclairée, ce qui est étrange. Autre
chose étonnante : ça sent bon, vraiment bon. Nous découvrirons plus tard
qu’ils font brûler de l’encens de façon massive aux toilettes. Inédit !
Cette première salle regroupe donc vestiaires, canapés, toilettes, entrée et
sortie. Flux de personnes organisé, sourires et looks léchés mais pas trop. Le
premier dancefloor se profile juste derrière. Choc visuel et thermique :
chaleur, bassesse, darkness. On n’est pas prêtes. Demi-tour, escaliers
métalliques étroits, arrivée scène principale. Waouh.
Désolée d'avoir filmé en portrait. Vous pouvez me châtier...
Oui d’accord, ça c’est un
club. Une impression d’infini emplit nos âmes, les lumières sont féériques,
blanches, argentées dirait-on, la piste est en longueur, le Dj baigne au milieu
de la foule qui se tient sur plusieurs niveaux, devant, sur les côtés,
derrière, partout ! Difficile de se faufiler pour se rapprocher, l’infini
nous effraie presque autant qu’il nous fascine. Des escaliers surplombent
l’arrière de la salle, on s’y perche pour observer la fête. C’est vraiment
beau, j’ai l’impression d’être une petite fille émerveillée devant le château
de la Belle au Bois Dormant.
Il ne nous faudra pas très longtemps pour finalement nous
acclimater, aidée par quelques verres aux prix presque parisiens et retourner
plonger dans le dark sous-sol qui s’avère très chaleureux et enveloppant. Dixon joue, ça aide forcément. Ce qui est triste, c’est que Âme joue en même temps en
haut, j’ai fait mon choix, je reste en bas, Dixon est plus mignon.
Niveau musique, on en prend vraiment pour notre grade. Je découvre
Culoe de Song sur la scène principale, qui est un monsieur chapeauté et chemisé, qui envoie du
groove aux tons africains et électrise la foule (je le sais puisque là, je suis
tout devant, j’ai pris la confiance).
Culoe de Song |
À noter également : notre moment groupies avec
Konstantin Sibold (photo à l’appui) qui est très gentil et que nous avons
malheureusement raté (ce genre de soirées où il n’y a que des têtes d’affiche,
forcément, certaines jouent en warm-up).
D’agréables rencontres ont ponctué nos
allers et venues dans le fumoir qui longe tout le côté gauche du grand
dancefloor. Les gens sont ouverts, propres et souriants. Oui, propres,
peut-être un peu trop justement. Il manque une tension sexuelle. Il y a trop
d’air parfois, et trop d’effluves de parfums. Ça manque de crasse et de sueur.
C’est la seule chose que j’aurais à redire (si on me force) (j’ai été
forcée ?).
Pour conclure cette soirée, Âme et Dixon nous ont finalement
tous mis d’accord et ont joué tous ensemble dans leur mini arène perdue dans la
foule, avec leurs potes avachis sur des sièges à côté, nous avions l’impression
qu’ils prenaient l’apéro en musique, et que nous, ben on était là aussi, avec
eux. La dernière demi-heure était remplie de « dernières tracks »,
comprenez qu’elles étaient tellement brillantes, qu’elles auraient toutes pu
être « la dernière », mais non, set à rallonge, pour notre plus grand
bonheur.
Le final mais en fait non
Le final mais en fait non bis
Le vrai final
À savoir, le Trouw, ça se prononce « Trao » et non
« Trou » ou « Trouv ». Voilà pour le conseil de copine, ah
et aussi : nous avons payé notre taxi 56 euros. Je n’en parle pas trop
parce que c’est dommage après une fête si épanouissante. Oui, épanouissante,
c’est le mot de la fin. Épanouissante.
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