mardi 17 septembre 2013

Torrent


J’écoute La Femme, c’est quand même vachement bien. Enfin je n’aime pas tout mais Sur La Planche 2013 c’est ma préférée. Ça donne vraiment envie d’avoir des sensations.


Je parle souvent de « torrent » avec Cupichon. Ce morceau comble parfaitement le besoin de torrent. Le torrent, selon nous, peut être bon ou mauvais et dans tous les cas, il fait ressentir des choses très puissantes, bouleversantes, troublantes, à un rythme soutenu. « Et tant pis si je meurs demain, si le rouleau m’entraîne », au moins j’aurais vécu quelque chose d’intense. La vie n’est pas un long fleuve tranquille, et heureusement. Les rouleaux d’un océan agité sont beaucoup plus excitants. Si vous vous trouvez au creux de la vague, c’est sûr, c’est très bas. Mais cette sensation de bassesse n’est due qu’au fait que vous étiez trop haut avant. Et c’est donc formidable.
S’enivrer. J’adore ce verbe. Comme certains mots anglais, sa sonorité rappelle son sens. Un mélange d’abandon et de beauté, de tourbillon et de jouissance.
« Ce soir, rien ne va plus » « Faites vos jeux, rien ne va plus ».
Cette phrase revient souvent dans nos échanges textuels. Elle annonce généralement un moment enivrant. « Rien ne va plus » n’est pas péjoratif. C’est ce fameux torrent, le torrent bouleverse les sens, le rythme et la rationalité. Rien ne va plus dans le sens normal. Altérer tout, inverser là et renverser ça.

Pourquoi ?
Non, pas de paragraphe social. Bon juste quelques mots comme jeunesse ou pression sociale et un dernier comme YOLO (sa variante YOLOL aussi : You Only Live Once... Loser).


Comment être torrenté ?
Le torrent, par définition, n’est pas quelque chose que l’on devrait chercher. Il doit nous prendre par surprise pour être efficace. Sans prévenir, il nous attrape et nous fait monter ou descendre. Comme cette attraction où nous sommes suspendus en l’air et attendons des minutes aléatoires avant d’être soudainement relâchés dans le vide, laissant notre cœur dans les nuages et un vertige s’installer pour la journée. On ne sait pas vraiment quand ça tombe, mais on est enclins à le faire (ben oui, on l’a payé en général l’attraction). C’est comme la chance après tout. : ça ne se travaille pas mais ça se prépare.
Il faut être en capacité d’accueillir le torrent. Donc d’être ouvert, à l’écoute de ses sens et du moindre bousculement qui leur est incombé. Un frisson peut être mieux qu’un trip si on est attentif au processus. Un étirement/bâillement peut presque mener à l’orgasme. Il faudrait aussi percevoir chaque rencontre comme utile. Pas dans le sens intéressé. Dans le sens utile pour soi-même. Je suis d’accord, certaines personnes n’apportent rien. Mais il faut toujours se poser la question quand même et essayer de trouver le sens de votre rencontre.

J’aime bien cette phrase « si jeunesse savait et si vieillesse pouvait ». C’est justement parce que jeunesse ne sait pas que le torrent arrive plus facilement. Et provoquer des torrents donne l’illusion de ne pas savoir. Mais pourtant, c’est faux, on apprend beaucoup sur soi à se perdre.




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