La dernière fois que j’ai voulu me rendre à cette soirée, il y a eu de graves problèmes. Nous étions finalement restés assis sur les
pelouses en face du bateau, décidant que nous profitions tout aussi bien du son
et que nous évitions la foule relou.
Samedi dernier, c’était donc la dernière Katapult sur une
péniche amarrée à côté de la Cité de la Mode et du Design et je voulais quand
même aller voir comment ça se passe.
Le problème de départ fût que je loupai Zip pour cause
d’apéro annoncé dans mon propre appartement un peu trop tard et un peu sans
réflexions. Bon, c’est pas grave, me dis-je, il y aura moins de monde après son
passage. Que nenni. Une fois arrivés sur les Docks vers 1h30, nous admirons une
queue vraiment très longue. Longue mais ordonnée. Je me dis toujours que l’on
peut juger l’ambiance de la soirée à sa queue. Si les gens font n’importe quoi
et ne se respectent pas entre eux, ça donne un aperçu de leur comportement à
l’intérieur. Or, là, tout le monde se tenait bien, avec 50 cm d’espace entre
chaque groupe, comme des vêtements bien alignés sur des cintres. Bon, assez
parlé de queue, on l’a pas faite de toutes façons.
Petite précision qui évitera
toute suspicion d’éthique : la queue a été évitée car je fais partie des
100% de gagnants qui ont tenté leur chance pour gagner des places, pas parce
qu’on m’a demandé d’envoyer des fleurs.
Nous pénétrons donc dans le bateau, bondé de chez bondé. Ne
sachant où me diriger en premier et étant abrutie par la chaleur soudaine, je
me retrouve à stagner 10 minutes à l’entrée, regrettant d’avoir un sac à dos et
cherchant des têtes connues. La première que je repère est celle de mon ex.
Super ! Allons oublier ça au bar, auquel je suis déjà en train de faire la
queue sans le savoir. Le premier Gin Tonic d’une longue série (une chère série
du coup) est siroté sur la terrasse, où je peux enfin respirer et faire l’état
des lieux de mes envies. Première remarque : il n’y a que des mecs !
C’est fou. Et si vous ne l’aviez pas remarqué, c’est sûrement que Cupichon
n’était pas là pour vous accompagner et vous le notifier. Après un petit jeu de
notations et de torticolis, nous nous faufilons vers l’intérieur. Il vaut mieux
ne pas croiser quelqu’un qu’on connaît sur le chemin, sinon, d’importants
embouteillages se forment et je risque plusieurs fois d’être emportée par mon
sac à dos vers des chemins que je ne choisis pas. Bref, de l’escalier qui mène
à la salle du bas s’émane une chaleur étouffante et des basses résonnantes. Une
fois mon corps habitué à ce nouveau climat, je trouve un coin
« paisible » et me laisse enivrer.
Les boîtes, c’est comme les bus,
tout le monde reste devant l’entrée et personne ne va au fond, il faudrait
penser à enregistrer des messages à la mode RATP, mais non ça ne casserait pas
l’ambiance !
Thomas Melchior, lui, n’est pas près de casser l’ambiance. Ca
groove, ça tape, ça rebondit et ça monte. Je découvre de surcroît un
soundsystem de qualité, inespéré pour les bas fonds d’une simple péniche. La
salle, tout en longueur et plutôt étroite, jouit d’un plafond vraiment très
bas. Si vous êtes de mauvaise humeur, ça vous étouffe, sinon, ça vous procure
une sensation chaloupée d’être dans un cocon intimiste et un peu sexuel. Sexuel
parce que j’ai des images de couples frotteurs plaquant leurs mains sur ce
plafond, comme pour garder l’équilibre. Où se frotter plus fort. Quelques
clandestins fument à l’intérieur, la sécurité est clémente et nourrit le
bien-être ambiant.
Il s’agit de ce genre de soirées où tu as l’impression de
connaître tout le monde au bout de quelques heures. Malgré l’embouteillage
constant entre la salle du bas et la terrasse, j’opère mille aller-retour,
papotant-grelottant, dansant-suant, buvant-riant et fumant-draguant avant de
découvrir encore un autre endroit, en sous-sol aussi, mais de l’autre côté du
dancefloor. Un des seuls endroits calmes et lumineux, tombant comme un cheveu
sur la soupe, mais un cheveu appréciable. Donc à ce moment (6h du mat), je
prends conscience que ma vessie est toujours aussi géniale et que mon sac à dos est
finalement bien accroché. Oui parce que les filles de la catégorie filles
avaient déjà repéré cet endroit, donnant accès à moult commodités telles que
toilettes ou vestiaire.
Bref, je vous ai indiqué l’heure mais moi, à ce moment
précis, je n’en avais pas la moindre idée. Légèrement choquée quand je me suis
rendu compte que la nuit était bien noire à 6h45, je me suis ensuite dit que
c’était peut-être parce qu’on était sous un pont. Allez savoir, je n’ai pas
vraiment eu le temps d’observer le paysage de toutes façons. J’aurai voulu
tenir jusqu’à la fin (14h avec Greg OG) mais mon corps me suppliait de rentrer.
Mon cerveau l’a donc sagement suivi, direction
dodo-qui-permettra-de-profiter-du-soleil-du-dimanche. Sauf que je me suis
réveillée trop tard, j’ai voulu passer au Rosa Bonheur mais y’avait trop de
queue (encore des queues !) et il s’est mis à pleuvoir. Fail. Retour dodo.
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