Voici un nouveau volet du glossaire de la rentrée,
spécialement étudié au contact de personnes ayant ingéré cette fameuse
« goutte ».
De nombreux et surprenants phénomènes sont à relever :
- Le textoooooooh
Ça ressemble à texto mais avec beaucoup de o et un h à la
fin. Il s’agit d’un message simple à envoyer à un tiers ; jusque là, c’est un
texto normal. Mais, comme beaucoup d’autres tâches à effectuer dans ces
circonstances, les actions qui suivent cette décision se révèlent très
difficiles. La réflexion qui le précède, sa rédaction et son envoi prennent une
ampleur si intense et si compliquée que le protagoniste peut mettre des heures
à y penser et à se sentir mal. Surtout s’il s’agit d’un mensonge ou de l’annulation
d’un rendez-vous (souvent nécessaire dans cet état).
- Le somméveil
Ça ressemble à sommeil et ça ressemble aussi beaucoup à
éveil. C’est donc un mélange des deux. Ce concept repose sur l’incapacité à se
reposer, justement. Le protagoniste ressent le besoin de dormir, ne serait-ce
que pour mettre un terme à son « trip », mais rencontre beaucoup de
difficultés à trouver les bras de Morphée. Pire, il croit parfois qu’il est en
train de dormir mais se méprend fortement. Au bout d’un moment résigné, il
reprend le fil « normal » de sa journée, las d’essayer.
- Le senscesse
Ça ressemble à sens et ça ressemble à cesse. Le mot sens
ressemble à sans mais avec un e à la place du a. C’est un double message que je
vous envoie là. Il s’agit de la confusion exacerbée que ressent le protagoniste
à la réception des messages visuels et auditifs. « Voir les sons et
entendre les couleurs », cet adage souvent utilisé pour décrire les effets
de ce grand looping cérébral est on ne peut plus juste. Les sens sont donc sans
dessus dessous et ce, sans cesse. Cette expression s’orthographie d’ailleurs
« sens dessus dessous » (Rabelais en est l’auteur initial).
- Le blackin
Ça ressemble à blackout mais avec in à la place de out. Le
blackout, ou trou noir dans la mémoire, est parfois ressenti chez les
protagonistes usant d’autres drogues ou abusant d’alcool. En revanche, en ce
qui concerne notre gougoutte, les chats perchés étudiés auront plutôt tendance
à se souvenir de tout, dans les moindres détails et en ressentant encore les
sensations exactes. Formidable si le looping était agréable et douloureux s’il
était infernal.
Voir aussi : la version grossière du glossaire de la rentrée.
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