Et comment les gérer
Noël est imminent mais comme tous les ans, je bénéficie d’un
entraînement grâce à un anniversaire familial très proche de la date fatidique.
C’est exactement la même chose sauf que tous les cadeaux sont pour la même
personne. Le sapin est déjà là, tout le monde est bien habillé, on boit du
champagne et on discute avec des gens à qui on ne sait pas quoi dire. Voici
donc une petite typologie des invités classiques de Noël, de la maîtresse de
maison à la pièce lointaine rapportée.
1.
La maîtresse de maison
Quoi ? Oui j’emploie le féminin. Bon, la maîtresse de
maison, c’est peut-être votre mère ou votre sœur, voire belle-sœur, c’est
peut-être aussi quelqu’un d’étranger car vous êtes la pièce rapportée qui n’a
pas de famille. Peu importe, la maîtresse de maison se comportera de la même
manière qui qu’elle soit, c’est-à-dire de manière affairée. Elle a peu de temps
à consacrer à tous ses invités, est debout depuis très tôt ce matin et a la
pression car c’est le repas de sa vie (de l’année). Mieux vaut éviter de la
réclamer en disant « profite un peu Géraldine, reste avec nous
voyons », vous êtes sûr qu’elle crachera dans votre assiette. C’est SON
truc, elle le fait jusqu’au bout, pour VOUS et elle reste dans la CUISINE et tu
la fermes !
À faire :
-
servir les boissons en lui faisant un clin d’œil
genre « je m’occupe de ça bébé » ;
-
lui proposer UNE FOIS de l’aide et respecter son
refus ;
-
demander à être resservi en se léchant les
babines ;
-
s’extasier sur la table.
2.
La vieille personne
Votre grand-mère, votre tante ou la voisine qui n’a pas de
famille, peu importe, la vieille personne est fidèle à son comportement. On
peut cependant distinguer deux sous-profils : l’émotive et l’aigrie.
L’émotive, c’est simple, un rien lui fait monter les larmes aux yeux, son
cadeau, votre tendre regard, la coupe de champagne… Elle passera la soirée à se
remémorer des souvenirs et à vous complimenter sur votre tenue et à dire
qu’elle vous aime. L’aigrie, c’est tout l’inverse, c’est vous qu’elle va finir
par faire pleurer, le champagne n’est pas frais, « tu n’as pas un peu
grossi ? » ou encore « ohlala t’as toujours pas arrêté de
fumer » ?
À faire version émotive :
-
renchérir sur les souvenirs ;
-
retourner les compliments ;
-
l’enlacer entre chaque repas ;
-
en somme, encourager son émotion, c’est si
mignon !
À faire version aigrie :
-
lui resservir du vin de manière
soutenue pour la détendre ;
-
lui caresser tendrement la joue en souriant
genre « tu n’iras jamais mieux mamie, c’est trop tard, mais moi je vais
très bien et je te plains » ;
-
la provoquer pour rigoler genre « je pense
que je suis lesbienne » (faire attention si une vieille émotive se trouve
également au dîner).
3.
Le(s) parent(s)
Maman ou papa ou les deux (et oui ça existe encore !),
cette personne a ramené son mioche. Si d’autres enfants sont présents, ça
facilite son travail car ils s’occuperont entre eux mais dans le cas où la
progéniture est isolée, l’attention du parent peut être monopolisée.
À faire :
-
ramener son iPad.
4.
La pièce rapportée
Amie, voisin ou ex
belle-sœur-que-vous-aimiez-bien-et-votre-frère-n’est-pas-là, il arrive parfois
qu’une personne étrangère à tout lien de filiation soit présente à la table.
Les mœurs évoluant, elle ne devrait pas se sentir très gênée mais on ne sait
jamais, mieux vaut la mettre à l’aise et bien l’incorporer dans la mayonnaise
(surtout si c’est vous qui l’avez ramenée !). Elle se montrera en général
très serviable, comme pour justifier son invitation, discrète et diplomate
genre l’avocat du diable.
À faire :
-
savoir changer de sujet quand ça fait plus de 30
minutes que mamie parle d’un truc qu’elle ne peut pas connaître ;
-
s’intéresser à sa famille car ne pas oser
demander pourquoi elle est seule ce soir serait trop gros (se renseigner avant
pour voir si tout le monde n’est pas mort, ça risquerait de plomber
l’ambiance) ;
-
penser à un petit cadeau. Idées : une
petite plante, un mug avec son nom, des chaussettes en laine, un bon pour
revenir quand elle veut…
________________
À éviter pour vous-même :
-
manger le midi ;
-
lancer le débat « bon alors on les ouvre ce
soir ou demain ? », vous savez très bien quelles sont les habitudes
de votre famille, assez de polémique pour ce soir ;
-
parler politique, je ne connais aucune famille dont
tous les membres sont d’accord ;
-
mettre un statut Facebook comme « Noyeux
Joël » ou poster sa bouffe sur Instagram, de toutes façons les téléphones
à table, ce n’est pas élégant.
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