jeudi 5 décembre 2013

Arte Mix Ô Trabendo : le voyage de Chloé

Vous comprenez, nous sommes trop snobs pour rester jusqu'au set de Laurent Garnier, très peu pour nous et puis c'est vu et revu. Non en fait, nous étions juste beaucoup trop fatigués. Peu importe, j'ai eu ma dose de bonne musique rien qu'avec le live de Chloé.

Pour remettre dans le contexte pour ceux qui ne seraient pas au courant, Arte organisait une soirée au Trabendo (parc de la Villette, à côté du futur incroyable Philarmonie de Paris) hier avec de prestigieux invités : Brandt Brauer Frick (c'est peut-être prestigieux pour quelqu'un ?), Chloé, Âme, Jackson and his Computer Band et papa Garnier. Le public aussi était prestigieux, ou se croyait l'être. J'aurais pu faire une satire sociologique de l'ambiance hipsnob de la soirée mais je crois que tout est dit.



Pour comprendre de quoi je vais parler, vous pouvez re-regarder la retransmission de la soirée ici mais la surenchère d'effets de montage gâche un peu la beauté de la scène. Chloé donc. Je ne l'avais jamais vue ou entendue, en tout cas pas sciemment. Comme au cinéma, j'aime être vierge de tout souvenir ou a priori sur ce que je m'apprête à voir/entendre. Recevoir l'information dans son plus pur emballage, l'oeil neuf, l'oreille non polluée, la subjective objectivité totale !

Interlude

Chloé, sur la scène principale, était timide au début. La grosse caméra qui faisait des allers-retours sur elle ne devait pas aider. Son live commence tout doucement, elle nous jette des petits regards puis préfère rester concentrée sur ses machines. Très progressifs, ses sons à la fois mécaniques et sensibles m'ont immédiatement touchée. Je salue la qualité sonore de la salle d'ailleurs, amplification parfaite et volume puissant. Les jeux de lumière étaient également très bien maîtrisés, accompagnaient, et même contribuaient grandement, au voyage de Chloé. Ce voyage, elle l'a vécu avec nous, discrète pour commencer, je pouvais voir l'épanouissement grandir sur son visage avec l'arrivée de boucles plus rythmées. Mademoiselle tape sur des "cymbales" à droite, prend le micro de la main gauche, administre des petites voix cristallines, jongle entre son ordinateur et sa table de mixage. Un univers s'installe et à l'inverse des caméras, je n'ai même pas envie de bouger pour le vivre, je suis immobile sur l'estrade et mon cerveau imagine plein de choses. Il imagine une remontée des enfers, une épine que l'on retire de la peau, une renaissance, de la peine enfouie qui tend à disparaître par une force salvatrice inconnue. Le voyage est long, douloureux mais un halo de lumière guide le chemin. Parfois affaiblie, je suis comme tentée par des sirènes mythologiques de revenir en arrière, en Enfer. Une boucle toute ronde techno me sort régulièrement de la torpeur, je reprends des forces et continue l'épopée. Une crainte est perpétuellement là, je suis peut-être poursuivie, doucement, par quelqu'un de maléfique, un démon des Enfers me rattrape parfois, je ne sais pas vraiment, mais j'avance. Quand la boucle du courage revient, mon coeur est totalement en fusion avec la musique, les basses en épousent les battements et je ne peux que commencer à taper du pied et bouger les épaules. Envoûtée j'étais.



J'ai eu le malheur d'avoir soif et d'interrompre ce voyage, les gens m'ont saoulée, j'ai renversé mon verre et le voyage n'avait plus la même intensité quand je suis revenue, je n'aurais pas du en partir. Tristesse, heureusement c'était presque fini.

En conclusion, Chloé, chapeau bas, je suis impressionnée. Un live puissant, profond, mental et avec du contenu (enfin dans ma tête en tout cas) (et non je n'avais pas pris de drogues, ni même d'alcool puisque j'ai tout renversé).

 BRANDT BRAUER FRICK


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