lundi 10 mars 2014

75021 – La Teuf avec un T majuscule


Waouh. C’était ma première. Et de loin, mon plus beau souvenir teufiste depuis la Fête Otto10.

La 75021 prend place au 6b, à Saint-Denis, "lieu de création et de diffusion" géant logé dans un immeuble surdimensionné en béton. La 75021 se dit arrondissement éphémère, si seulement il pouvait ne pas l’être !

via


Cet arrondissement magique n’a plus à faire sa réputation, et la foule qui s’y est rendue ce samedi après-midi en atteste. Nous faisions partie des 50 heureux derniers à pouvoir accéder à la queue. Une queue de 1h30 au soleil, dans une ambiance déjà joviale, malgré quelques petits renards qui sautaient les barrières. Peu importe l’attente, le jeu en valait clairement la chandelle. Pas moins de 5 ambiances différentes étaient proposées : un extérieur ensoleillé avec chaises longues ; une salle en rez-de-chaussée qui oscillait entre techno expérimentale et extraordinairement mentale ; au premier étage, une salle à tendance house qui fût le décor de mon premier moment de jouissance musicale avec cette track



fabriquée pour nous et ces rayons de soleil qui pénétraient les vitres, puis une grande salle très techno, brute, moite et constante et enfin, un petit espace où prenaient place des tournantes de ping-pong. Mais que demande le peuple ? Ah si, de ne jamais attendre aux toilettes, de ne jamais attendre au bar pour avoir du punch pas cher et délicieux, une sécu souriante et pas chiante et un public… un Public avec un grand P aussi.

Ce genre de public qui est là pour partager, sa joie, ses clopes, sa sueur, ses sourires… Même la poignée d’habituelles personnes qui font chier ne pouvait pas faire chier, tu n’as pas envie de les ignorer, mais plutôt de leur montrer. J’ai même rencontré un mec qui m’a dit avoir de « l’aBH » à revendre. Quoi ? me dis-je. C’est une nouvelle drogue de synthèse ? Il sourit face à mon air inquisiteur et me répondit simplement « non, c’est de la Bonne Humeur », il m’enlaça et s’éclipsa. J’ai également rencontré Jacques, le chat en peluche qui se prélassait sur un transat, il avait l’ai un peu étonné mais était vraiment sympathique.

Jacques le cat

Ce groupe de personnes aussi, qui dégageait une énergie si positive que nous nous sommes arrêtés sur le champ pour passer une heure à discuter, parce qu’il le fallait. Tout était beau et simple, spontané et enlevé.
Parfois je me demandais « mais dans quel monde vit-on ? » et puis ensuite je me demandais « mais de quel monde je parle ? » celui de la 75021 qui est spécialement incroyable ou bien le monde réel, qui est cruel et ennuyeux ? Quelle est la réalité ? Pourquoi la vie n’est pas faite ainsi ? Bien sûr, je sais pourquoi mais ce n’est pas le sujet. J’ai préféré partir quelques temps avant la fin, je pense que j’avais presque peur d’être trop triste de me séparer de tous mes amis éphémères (ou pas d’ailleurs) et de cette ambiance si agréable et fluide, comme à la fin d’une colonie de vacances.

Un train de banlieue futuriste me ramena de façon très moelleuse et confortable jusqu’à Gare du Nord et je déchantai en tombant sur une bagarre très violente entre plusieurs hommes qui se lançaient des meubles en bois les uns sur les autres avec énormément de puissance. Je changeai de trottoir et eu les larmes aux yeux. Dans quel monde vit-on ? C’est bien celui-là, le réel, qui est cruel…


Longue vie au 6b, longue vie à 75021, j’ai encore des frissons et plein d’amour emmagasiné.

La 75021 a besoin de bien plus que 16 mots !


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