vendredi 13 septembre 2013

Agrippine, la com et les gens qui tournent autour du pot


« Moi je ne demande rien. Sauf si on me propose. »

C’est Agrippine qui dit ça, souvenez-vous (ou pas). Hier, j’ai assisté à un séminaire sur les nouvelles attentes des annonceurs en termes de communication. L’intervenante a cité l’héroïne de BD pour nous montrer qu’un client peut accepter des choses qu’il n’a pas demandées. Logique me direz-vous, mais nous oublions parfois d’y penser. D’autres mots provenant de ce jargon publicitaire insupportable tels que « proactif », « sens », « personnification » ou « lisibilité » sont restés accrochés à mes neurones sans forcément « faire sens » ou se compléter. D’ailleurs ce ne sont pas à mes neurones qu’ils sont restés accrochés mais à ma feuille de papier (sur laquelle sont donc résumées 8 heures (!!!) de conférence en 5 mots ornés de dessins géométriques).

Bref, je voudrais étendre à mon tour cette phrase d’Agrippine. Et là, je voulais aussi faire un paragraphe culture à propos de la vraie (celle de la Rome antique) mais ça commence mal puisque Wikipédia se contredit sur son lien de parenté avec Néron (qui l’assassine dans tous les cas mais qui est soit son fils, soit son petit fils) enfin bon, ça me saoule de vérifier vraiment. Et de toutes façons, plus je m’embarque dans ces explications qui n’en sont pas, plus je me dis que la douteuse métaphore que j’aurais pu trouver aurait été douteuse.

Donc. « Moi je ne demande rien, sauf si on me propose ». Il y a des gens comme ça. Souvent, j’ai envie de les secouer. Il faut toujours leur proposer, leur suggérer des choses. En général, ils sont toujours d’accord et par extension, plutôt faciles à vivre mais je crois que je préfère les gens qui se plaignent. Enfin pas sûr mais vous voyez ce que je veux dire. Ces personnes qui ont été dépourvues dès la naissance de toute force de proposition, de toute prise d’initiatives, me fatiguent. Moi j’aime qu’on me demande, j’aime qu’on m’emmène et j’aime même qu’on m’emmerde (notez l’allitération de m). Ça passe par de nombreuses occasions allant du choix d’un restaurant à l’heure d’un rdv ou tout simplement concernant l’expression de son ressenti immédiat.

« Tu te sens comment là ? »
« Mmmmh chai pas »
« Tu veux qu’on bouge ? »
« Comme tu veux »
« T’as soif ? »
« Je boirai si tu bois »
« Mais tu veux rester danser ? »
« Pourquoi pas »
« T’aimes la musique ? »
« Ça dépend »
« Il est beau le mec là bas ! »
« Pourquoi pas ouai »

AAAAARGH
Voilà.

Je viens de penser à un truc encore pire. C’est le cas des personnes qui FEIGNENT d’être comme ça mais qui usent en fait de moyens détournés pour exprimer leurs envies parce qu’elles sont incapables de demander clairement et simplement quelque chose. Ça me met hors de moi !

Elle (oui c’est souvent des filles) : « On mange au Thaï ou au Chinois ? »
Moi : « Tu préfères quoi toi ? »
Elle : « Chai pas comme tu veux »
Moi : « Ok Thaï alors »
Elle : « Ok »
Elle : « Comme on passe devant le Chinois on peut voir le menu du jour non ? »
Moi : « Oui si tu veux »
Elle : « Mmmmh ça a l’air trop bon »
Moi : « Bon allez ok on va au Chinois »
Elle : « Ok »
Elle : « T’as froid ? »
Moi : « Non »
Elle : « Il fait un peu froid quand même »
Moi : « Tu veux pas manger en terrasse c’est ça ? »
Elle : « Bah comme tu veux, si tu veux fumer je comprends »

NON NON ET NON. On FORMULE LES CHOSES. Le jeu des devinettes comme ça, c’est insupportable. Le pire étant lorsque ça arrive à un couple pour des sujets plus profonds. Vous savez quand l’autre fait la gueule et que vous devez deviner ce qui ne va pas. Quand j’avais encore des problèmes de couple, j’avais décidé de ne plus jouer à ce jeu et de faire comme si de rien n’était. Sauf que si on est seul à ne pas jouer, ça ne marche pas. Il faut se mettre d’accord IMMÉDIATEMENT. Ne jamais laisser ce jeu s’installer. Il faut communiquer quoi. Rooh non pas encore la com.

Là où mon séminaire a eu lieu. Oui c'est pas mal la com. Parfois.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire