lundi 4 mars 2013

La jeune parisienne



La jeune née à Paris se sent supérieure au reste du bétail de sa ville car c’est sa ville justement et les purs-sangs sont de plus en plus rares.

La jeune Parisienne ne passe pas son permis, elle compte sur ses amis provinciaux qui, eux, ont été obligés d’apprendre à conduire un tracteur dès 11 ans pour aller à l’autre bout du champ dire bonjour aux voisins.

La JP connaît les terrasses de cafés chauffées, le prix du coca selon l’arrondissement et les tabacs all night long.

La JP est chanceuse car elle n’est toujours pas morte en velib (même bourrée, même en roulant au milieu, même avec deux copines derrière… ou les 3 en même temps).


La JP aimerait habiter ailleurs, mais elle ne peut pas partir, telle une victime du syndrome de Stockholm.

La JP se plaint beaucoup, mais ce n’est pas parce qu’elle est jeune.

La JP boit beaucoup, mais elle ne connaît toujours pas ses limites (de toutes façons elle n’a pas le permis alors à quoi bon).

La JP ne traverse pas la Seine (qu’importe le côté où elle se trouve) et encore moins le périph.

La JP opère une danse urbaine quotidienne : en toute légèreté, elle dépasse tout le monde sur le trottoir, même étroit, slalomant habilement entre ces connards de touristes (pétage de plombs si il y a des parapluies, combo bonus, niveau 12) tout en étant au téléphone, fumant et se mettant du Labello.

La JP possède un smartphone sur lequel on retrouve les applications : EasyJet, pour s’échapper de son bourreau 2 fois par mois mais c’est chiant de se lever à 4h du mat pour avoir les vols pas chers, McDo parce que le régime c’est has been, Doodle Jump, Fruit Ninja, Candy Crush et Temple Run qu’elle a rangé dans un dossier « Useless » au bout de 48 heures, Vente Privée, elle commande beaucoup et les délais de livraison sont si longs que quand elle reçoit quelque chose, elle ne sait plus ce que c’est mais c’est cool ça fait des auto-surprises !

La JP reconnaît les provinciales quand il y a plus de piercings sur la moustache que de sourcils.

La JP se fait moins emmerder dans la rue que la moyenne car elle a vraiment travaillé son regard « Tu m’parles, j’t’éclate ».

La JP n’est pas malpolie mais elle n’a vraiment pas le temps de s’arrêter pour dire bonjour à tous les gens qu’elle connaît.

La JP n’a pas assez de salive pour lécher les vitrines, mais assez de découvert autorisé pour vraiment acheter.

La Jeune Parisienne sait qu’elle est un cliché d’elle-même mais finalement, elle est de bonne volonté et aime alimenter ce non-débat. Quelle générosité !



2 commentaires:

  1. (Rire) J'aime beaucoup ce regard, cette définition de la JP, mais est-ce réellement si désopilant ?

    La JP n'est pas une définition de la crise existentielle ?

    La JP a des soucis de socialisation, ou bien elle n'as simplement pas envie de partager ? egoisme ?

    Pourquoi travailler ce regard, si dur.. La Parisienne s'adapte, la Parisienne est au gout du jour, la Parisienne est pleine d'humanisme, mais qu'est-ce qu'elle est conne de tenir une attitude pareil..

    De la douceur pitier ..

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. A toi d'être désopilé ou pas, je ne force personne :)
      Et chacun tire ses conclusions, en attendant, ce n'est pas un blog humaniste!

      Supprimer